ISABELLE CAMPS
ÉCOUTE… L’EAU (QUI) MONTE

Ce travail renvoie à une archéologie de l’instantané.

Il prend en le détournant le dispositif expérimental de la chronophotographie lui-même associé à l’invention de la capture du mouvement comme à celle des images animées. Il s’agit pour Isabelle Camps de monumentaliser l’instant en l’ancrant dans l’histoire de sa capture et de ses représentations tout comme de nous alerter d’un changement sensible.
C’est un cri sourd, qui émane de la tension de l’éternité qui est dans celle du recommencement (La mer toujours recommencée – Paul Valéry), et de la crainte d’un monde qui nous échappe.

Ecoute l’eau (qui) monte, renforce notre fracture dans notre relation à la nature, à travers un dispositif photo séquentiel et plus généralement à travers des procédés technologiques.
Cette fracture que l’anthropologue Philippe Descola nous invite dépasser, pour repenser notre relation au vivant.

Luce Lebart | Historienne de la Photographie

Alors que les océans indien et pacifique sont régulièrement touchés par des tsunamis, d’ici 2050, les côtes méditerranéennes seront elles aussi impactées. La probabilité est de 100 %, selon l’Unesco qui vient d’étendre son programme de protection « Tsunami Ready », à toutes les zones à risque dans le monde, dont la Méditerranée.
Le lien avec le réchauffement climatique et la montée des eaux, est établi. C’est de ce constat alarmant qu’est né le projet Écoute… l’eau (qui) monte, et qui est présenté aussi au format installation multimédia mêlant image fixe, montage vidéo et son.

Isabelle Camps | artiste

vernissage vendredi 12 décembre 18:00 – 21:00

interview de l’artiste 19:00

exposition du 12 au 14 décembre 2025
14:00 – 20:00
ensuite jusqu’au 28 février 2026 sur rendez-vous

Alerte au tsunami, témoignage subjectif, installation d’art contemporain, chronophotographie, on pense aussi aux installations multi-écrans de Bruce Nauman ou bien sûr aux monochromes bleus d’Yves Klein, l’œuvre d’Isabelle Camps est tout cela à la fois, avec une remarquable économie de moyens, qu’on pourrait presque qualifier d’art pauvre, au sens de l’Arte Povera.

Le sentiment du Sacré n’est pas loin non plus, la scénographie est une part essentielle de l’œuvre, nous sommes bien dans la ligne éditoriale du lac gelé. Nous sommes fiers de montrer ce travail.

Richard Petit | curateur

instagram.com/isabellecamps